[Présentation] Le genre Sarracenia
Classification :Le genre Sarracenia fait partie de la famille
Sarraceniaceae, qui comprend aussi le genre
Darlingtonia et
Heliamphora. Le bien fondé de ce regroupement est contesté, car les seuls points communs sont leur principe de capture par urne, et leur localisation sur le continent Américain. Si par exemple le genre
Heliamphora semble moins évolué, il n’est en aucun un ancêtre des autres genres de plantes à urnes du nouveau monde. Un fossile chinois nommé
Archaeamphora longicervia (du début du crétacé) - seule plante à urne fossile retrouvée - se présente comme un ancêtre du genre.
Etymologie :Le genre a été nommé en hommage au naturaliste et chirurgien français Michel Sarrazin (1659-1735) alors chirurgien en chef au Québec, qui a envoyé un spécimen de
Sarracenia purpurea au Botaniste français Tournefort.
Description générale :Les Sarracenia sont des plantes herbeuses rhizomateuses, pérennes, avec des racines fibreuses brunes pouvant atteindre 20cm. De ce rhizome habituellement parallèle au sol (mais parfois incliné ou même vertical sans des conditions extrêmement humides) poussent des feuilles modifiées en cylindre ou entonnoir de formes et couleurs variées arrangées en rosette autour d’un point de croissance. Une analyse vasculaire montre que l’urne a évolué par recourbement et soudure de la feuille et non par évidement de celle-ci. Certaines espèces peuvent produire des phyllodes, c'est-à-dire des feuilles saisonnières plates, droites ou courbes, mais sans piège.
La fleur : solitaire, parfaite, se développe au centre de la rosette d’urnes, habituellement une seule hampe par point de croissance. Elle est physiquement et probablement chimiquement (mais non encore identifié) structurée pour éviter l’autopollinisation.
Habitat :On trouve les
Sarracenia dans des tourbières de sphaigne, des cuvettes d’infiltration de montagne et dans les savanes de la plaine côtière. Toutes les espèces poussent dans un arc allant de la plaine du Golf du Mexique (Texas à l’Ouest) à la côte Est (Virginie au Nord) en passant par le nord de la Floride (au Sud) avec des incursions dans les Appalaches (au centre), à l’exception de
S. purpurea ssp.
purpurea qui s’étend seule plus au nord jusqu’à la région des grands lacs au Canada.
Au XVIIIème siècle jusqu’au début du XIXème siècle il était difficile aux voyageurs entre l’Ouest de la Floride et le Sud du Mississippi de perdre de vue les vastes étendue colonisées par les "pitcher plants".
Aujourd’hui le drainage pour l’agriculture ou l’élevage, la suppression des feux (qui gardaient ouverts les habitats et limitaient la concurrence), l’urbanisation mais aussi les prélèvements sauvages mettent en péril leur habitat naturel.
S. rubra ssp.
jonesii et
S. oreophila sont listés à l’annexe I du CITES.
Les urnes :Voir les sujets (…)
Seul
S. purpurea ne protège pas l’ouverture de son urne par l’opercule, afin de laisser au contraire des autres l’eau la remplir. Bien qu’il produise des enzymes, les batéries sont le principal moyen de digestion.
L’ensemble de la surface extérieure est recouverte de glandes nectarifères. Le fluide comprenant des protéases, amylases et phosphatases a un effet intoxiquant et anesthésique non permanent sur de nombreux insectes. Les veines et autres décorations proposent un aspect attrayant dans les UV pour les insectes, bien que les formes sans pigmentation présente un taux de capture identique.
La capture d’insecte n’est en réalité pas efficace : le taux de capture est faible, ce qui n'empèche pas les urnes de se remplir rapidement. Un équilibre est à peu près installé entre la fourniture de nectar et le nombre de proies capturées. Le bilan en azote ne semble défavorable que dans le cas de
S. purpurea (taux de capture d'une proie potentiel inférieur à 1%).
Anatomie d’une urne de Sarracenia : source : sarracenia.comOn distingue sur cette section de
S. purpurea les 5 zones (seule espèce où les cinq sont présentes à la fois)
1 : Opercule couvrant plus ou moins l’ouverture.
2 : Zone conductrice, incluant le bord enroulé de l’ouverture, produisant le plus de nectar.
3 : Zone glandulaire produisant les enzymes.
4 : Zone de rétention et d’absorption, avec ses poils pointés vers le bas.
5 : Exclusif à
S. purpurea, sans poils ni glandes, dont le rôle est inconnu.
Les zones 3 (conductrice) et 4 (rétention – absorption) sont souvent communes.
La fleur : source : wikipédiaClassification :L’histoire du genre
Sarracenia est vielle est confuse, datant d’une époque où les publications était rares, où la nomenclature n'était pas ou peu établie. Ajoutez à cela une hybridation facile, les hybrides étant eux-mêmes féconds et re-hybridables, et les synonymes et confusions sont nombreux.
Le 'complexe'
S. rubra comme le 'complexe'
S. purpurea sont sujet à discussion (mais pas ici) mais la classification ci-dessous est celle acceptée à ce jour.
Sont reconnues aujourd’hui 8 espèces :
S. alataS. flavaS. leucophyllaS. minorS. oreophilaS. pscittacinaS. purpureaS. rubra(...)
On recense en plus 19 hybrides naturels (bien que ‘seulement’ 17 aient été nommés) et de nombreux hybrides horticoles et cultivars.
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